Le Shorinji Kempo au 33e Festival des Arts Martiaux à Paris [vidéo]

Le Shorinji Kempo au 33e Festival des Arts Martiaux à Paris [vidéo]

Extrait d’un article d’Anthony Hernandez pour Le Monde :

Japonais, chinois ou vietnamien, ces arts martiaux que vous ne connaissez pas

Le shorinji kempo, « le plus dangereux des arts martiaux »

Le sensei (le « maître », « celui qui enseigne ») a peut-être la moustache et la chevelure grisonnantes, mais il est encore vert. Dans le dojo du gymnase Lafay (17e arrondissement de Paris), la démonstration de shorinji kempo, effectuée devant ses élèves regroupés religieusement, impressionne de facilité, de fluidité et d’énergie. Si l’œil ne rend pas hommage à la puissance dégagée, il suffit de regarder son assistant grimacer et subir chaque impact malgré un plastron protecteur.

Quelques instants plus tôt, le maître Hiroshi Aosaka expliquait la dangerosité de son art martial qui, par son aspect de self-défense, n’interdit rien : « C’est le plus dangereux des arts martiaux. Il faut du contrôle, car il donne la possibilité de tuer. En tout cas, de mettre quelqu’un très facilement K.-O. »

Le shorinji kempo a été fondé en 1947 par le sensei So Doshin après son retour au Japon. Ce Japonais, originaire de Tadotsu, sur l’île de Shikoku, a passé de longues années en Chine, recevant notamment un enseignement au fameux temple shaolin. C’est pourquoi son art martial mêle ju-jitsu, kenjutsu, boxe chinoise ou encore boxe anglaise.

« Techniquement, il y a peu d’influence chinoise, mais philosophiquement, le shorinji kempo mixe art chinois et japonais », explique maître Aosaka, qui précise la raison d’être du shorinji kempo : « Le plus important est de protéger les amis, protéger la famille et se protéger. »

Né le 19 avril 1946 à Tsukumishi, dans la préfecture d’Oita, Hiroshi Aosaka est le descendant d’une famille de samouraïs originaires de l’île de Kyushu. Son père était plus tourné vers les études. Son fils débute, lui, par le ju-jitsu, avant de se former au judo et de se tourner, à 17 ans, vers le shorinji kempo pour une raison pratique : « A cette époque, les catégories n’existaient pas, et à 60 kg contre 110 kg, les techniques ne marchent pas. Mais au shorinji kempo ça marche, car il’y a pas d’interdits. »

En 1972, après plusieurs années de pratique, il est choisi par le sensei So Doshin pour développer le shorinji kempo en Europe (dans une dizaine de pays). Il commence son entreprise évangélisatrice par Paris, « pointé au hasard sur une carte ». Hiroshi Aosaka trouve en France un terreau fertile grâce à une très bonne « citoyens quality ». Une chose agace cependant le sensei, en contradiction avec les principes du bouddhisme : « Ma femme, française, souvent critique, commence [à faires des] comparaisons. Pourquoi [faire des] comparaisons ? »

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/sports-de-combat/article/2018/03/24/japonais-chinois-ou-vietnamien-ces-arts-martiaux-que-vous-ne-connaissez-pas_5275820_1616664.html#yiYc2W7bPrKf0Gip.99

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