Le Shorinji Kempo, qu’est-ce que c’est ?

« Puisant tout autant à la source des arts martiaux chinois qu’à celle des arts martiaux japonais, le Shorinji Kempo de So Doshin fait revivre la tradition des moines bouddhistes rompus à tous les arts de combat. »

– Karaté Bushido

Très répandu au Japon où il compte plus d’un million de pratiquants de tous les âges, de tous les sexes et de tous les milieux, le Shorinji Kempo est un ensemble de techniques de self défense utilisables par tous, dans toutes les situations, et sans force physique particulière. L’objectif n’est pas de chercher à gagner à tout prix, mais plutôt de ne pas perdre, en finissant le combat sans blessures, et sans avoir été dépossédé.

Sport de combat ou self défense ?

Par rapport à d’autres disciplines de défense le Shorinji Kempo autorise une riposte graduée, proportionnelle à l’attaque, ce qui permet d’ailleurs de rester dans le cadre juridique de la légitime défense. Pour  chaque type d’attaque il est possible de simplement se protéger, de se défendre ou de contre-attaquer.

Le Shorinji Kempo est l’un des sept derniers Budos authentiques. Véritable Art de Combat, une compétition sportive n’y aurait pas de sens puisqu’elle suppose des catégories de sexes, d’âges, de gabarits, et des règles… Ce qui est malheureusement bien éloigné des nécessités de la self-defense : un agresseur est rarement un gentleman qui écoute l’arbitre.

Lors des Taïkaï (les « Grandes Rencontres »), les équipes nationales et internationales se départagent sur leur maîtrise des techniques, leur rapidité, leur précision au cours de combats réels, mais codifiés.

L’obtention des grades se fait sur les progrès accomplis par les pratiquants en fonction de leurs capacités personnelles.

 

L’efficacité des techniques

Le Shorinji Kempo utilise la physiologie du corps humain : aucune des techniques ne nécessite une force ou une souplesse particulières. Tout pratiquant en bonne santé, homme ou femme, grand ou non, est capable de repousser son adversaire sur plusieurs mètres ou de porter un coup puissant indépendamment de sa force musculaire.

Il suffit pour cela d’utiliser des techniques qui mettent en jeu des principes de déséquilibre, d’inertie, de centre de gravité… De la même façon, il est tout à fait possible de porter un coup de pied au visage sans posséder une souplesse extra-ordinaire. La mécanique articulaire du corps humain permet des choses qu’on n’imagine pas.

Les points sensibles

Le Shorinji Kempo utilise les points sensibles du corps humain, de la même façon que l’acuponcture. Ils servent à détendre et soigner durant des séances de Seiho, mais ils sont également mis en oeuvre pour se dégager d’un adversaire physiquement plus fort, décuplant les effets de votre riposte.

Ils se situent sur tout le corps et permettent en un seul mouvement d’affaiblir considérablement un agresseur plus grand, quelle que soit la nature de l’attaque : saisie ou coup.

La philosophie

Sous-tendu par les principes de la philosophie Kongo-Zen d’inspiration bouddhiste, le Shorinji Kempo considère que la collaboration entre les êtres humains est l’un des objectifs les plus précieux que l’on peut se fixer. Le but ultime étant idéalement l’entraide, le soulagement des souffrances, et non le culte du pouvoir et de la violence sous toutes ses formes, dans le but de gagner des compétitions ou de dominer l’autre.

A mi-chemin entre la conception spirituelle Orientale et matérialiste Occidentale, le Shorinji Kempo met en avant la nécessité d’une vie sociale épanouie et d’un équilibre personnel fondé sur le corps autant que l’esprit.

La philosophe active du Shorinji Kempo est donc basée sur le principe « Vivons moitié pour nous-même, moitié pour les autres ».